Le plus beau jour de sa vie

Publié le par Frida Kahlo

Le plus beau jour de sa vie

Traditionnellement, ton mariage peut être considéré comme le plus beau jour de ta vie.

Ou alors comme l'un des plus beaux jours de ta vie.

Après, c'est pas forcément le plus beau jour de la vie de tes invités.

Et quand tu te maries trois fois en deux ans (avec la même personne, ndlr) et que tu imposes ça à tes invités qui vivent à plus de 800 km, le féerique merveilleux retombe vite comme un vieux soufflé pas cuit.

Hélène, elle, ne s’embarrasse pas de ces menus détails. Ce qui compte pour elle, c'est d'être la plus belle pour aller danser, et que tout monde soit là pour l'admirer.

Et ce à n'importe quel prix.

Quitte à choisir un jour en pleine semaine, pendant la rentrée scolaire et le rush dans ton boulot : allez, un jeudi en septembre à 14h, par exemple. Pas mal non ?

Mais on dirait pour corser le tout que la fête ne serait pas le même jour que la cérémonie civile, mais genre trois jours plus tard, un dimanche soir, tiens ! 
Même si toi tu bosses quand même le lundi (au soleil ou pas, ça ne change rien) et que t'as plus de jours de congés à poser.
Même si y'a pas un cousin ni un pote pour t'héberger sur Paris, parce que leurs apparts sont trop petits et que tu dois raquer un bras pour 5 nuits dans un Air B&B, alors que t'es complètement fauché.

Heureusement on pourra se rattraper avec le vin d'honneur et la coupette de champagne.  
Noooon, pas d'alcool, ils sont musulmans... 

Ce qui gratte, c'est que tu as déjà assisté l'an dernier à leur mariage religieux. Avec Imam, robes brodées, des youyouyou et du tajine-coca à volonté (ou Fanta, t'as le choix, quand même on est pas des rats). On s'est déjà habillé propret (mais trop court par rapport aux autres femmes) et on a déjà glissé le petit billet dans l'urne maritale. On s'est déhanché au rythme des mélopées turques, pays d'origine de son mari français, en cercles concentriques et non mixtes. Et pourquoi pas un p'tit Cloclo ? Un démon de minuit pour relâcher la pression ? Naaan, le mariage il est comme ça, c'est turc on te dit et puis c'est tout.

On a tout fait comme si c'était vrai, on y a cru, on a souri sauf que ce mariage religieux n'a aucune valeur juridique et qu'il faut donc tout recommencer ! Tout, vraiment ? On a pas déjà validé des options qui te font sauter le buffet sans Bordeaux, échapper aux tatouages au henné et aux ampoules aux pieds dans les chaussures trop serrées ?
Le Covid ayant frappé et annulé la première session prévue en avril, le choix de la nouvelle date n'a pas pu souffrir l'impatience de la future mariée. Je me marierai en 2020, un point c'est tout.

Il suffira d'un signe, comme dit Jean-Jacques, pour que l'on ait tous les masques à la mairie... ou que ce soit encore annulé.

Publié dans Récit

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